Un café virtuel avec Samir Bounemeur, expert en démarches de Management RSE et Certifications
Lundi 01/02 à 19.30
Avant toute chose, j’aimerai vous demander la différence entre Développement Durable (DD) et Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) ; j’avoue me mélanger sans cesse les pinceaux sur le sujet ?
C’est très simple, la même chose en fait … ou presque ! La RSE est la traduction, dans une organisation (entreprise, association, collectivité …), des préoccupations liées au DD ; c’est donc en quelque sorte la discipline qui « met en musique » le Développement Durable.
J’ai pourtant l’impression que le DD est très axé sur l’environnement ?
Oui pour les médias et la société civile dans son ensemble, le DD est en effet très souvent associé, pour ne pas dire totalement confondu, avec le respect et la protection de l’environnement et de la planète. Pourtant selon « l’orthodoxie » même du concept, le DD est défini dès 1987 par le rapport dit Brundtland comme « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre au leurs ». Nous retrouvons bien ici les 3 piliers que sont l’économie, le social et l’environnement.
C’est très vaste en réalité, y a-t-il des « limites » au champ du DD et donc de la RSE ?
Certains se mettent des limites, parfois comme prétexte pour ne pas aborder certains sujets. En réalité, il n’y a pas de limite qui s’impose ; tout ce qui participe à une gestion durable, équitable, équilibrée et responsable d’une organisation relève de la RSE : l’environnement et les aspects RH bien sûr, mais également la gouvernance, la répartition des pouvoirs, la transparence, l’éthique, l’anticorruption, la continuité d’activité, la prise en compte des collaborateurs en difficultés, la participation active à des causes faisant sens, …
Je suppose qu’il existe des normes ou référentiels en la matière ?
Oui, se servir des normes afin de « ne rien oublier » et de bénéficier de l’expérience mondiale en la matière est tout à fait judicieux, sous réserve toutefois de conserver une certaine hauteur de vue et de ne pas se laisser noyer par les innombrables informations et exigences techniques de spécialistes. Parmi ces normes/référentiels, citons le Global Compact, l’ISO 26000, le GRI et l’ISO 37101 toute récente. Mais on peut tout à fait s’affranchir des normes, car en tout état de cause, en matière de RSE, il ne s’agit pas de certification à proprement parlé, mais d’évaluation.
On peut donc déployer une démarche RSE « propre à chaque entreprise » ?
En effet, en l’absence de certification, il est tout à fait possible de construire son propre engagement en se posant les questions fondamentales de la responsabilité au sens large et en les adaptant à la situation et au contexte de son organisation. Le mieux est alors de mener une véritable réflexion sur « ce qu’est votre entreprise », ses valeurs, ce que vous souhaitez qu’elle devienne. Cela vous permet de définir ce qu’on appelle « La mission » de votre entreprise. Ensuite, vous déclinez cette mission en valeurs et en engagements, relayés par des actions concrètes étayées par des objectifs.
Vous dites que cela peut donner lieu à « certification », c’est important pour une PME ?
« Techniquement » il ne s’agit pas de certification mais d’évaluation. Ceci étant précisé, en effet et c’est là tout l’intérêt de la démarche, une reconnaissance tierce partie est possible. Après avoir établi votre démarche RSE, réalisée « sur mesure », totalement adaptée à votre PME et à son contexte, vous établissez votre Déclaration RSE sur laquelle vous pouvez communiquer, tant en interne qu’en externe.
Une fois établie et formalisée, votre Déclaration peut alors être évaluée par un Organisme de Certification tiers, suite à un audit externe se basant sur la norme dédiée aux Déclarations, l’ISO 17029. L’Organisme Certificateur peut alors vous délivrer une attestation témoignant du sérieux et de la réalité de la démarche engagée.
Propos recueillis par Valentina D
Intelligence & Techniques Stratégiques
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